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26 février 2008 2 26 /02 /février /2008 22:12
En se promenant avec Bonnemine en ville nous avons été attirées par la devanture (et la carte) d’un nouveau restaurant. Enfin entendons-nous bien et jouons sur les mots, le mot restaurant est banni : dorénavant vous avez le gastro (peu ragoûtant pour signifier “gastronomique”) et le lounge. A Paris le concept n’est pas nouveau, mais réjouissez-vous bande de ploucs, la province se loungise enfin !

undefinedUn petit tour sur gougueule pour la visite de ces lieux hype (aillepe). Les sites internet sont calqués sur ceux des boutiques grand luxe, les photos des lieux font penser plutôt à des magasins de décoration trendy/fashion qu’à un endroit pour se restaurer. Voici un petit panagérique de la nouvelle food... (le texte en italique c’est du kopiékolé, rien d’inventé).

On n’y ne fait pas que manger (c’est d’un vulgaire) : les rencontres sont musicales et gustatives, des artistes de haute volée se croisent en influences du passé et d’idées pour l’avenir.

Mais tout d’abord les lieux : un loft (ben tiens !) lumineux, une ambiance raffinée, un grand confort contemporain, un lieu vivant et dynamique ou alors une authentique bâtisse du 16e siècle restaurée avec goût dans un esprit contemporain harmonieux (donc lounge) et convivial dans une atmosphère paisible.

undefinedLes cartes sont toutes inventives et créatives. On revisite les classiques, on s’inspire du terroir pour vous surprendre parce qu’on interprète avec modernité la subtilité des codes d’autrefois. Savourez l’authentique de la cuisine sans contrainte ! Les menus sont : “sensation”, “émotion”. On ne dit plus : entrée, plat, dessert mais on décline en apetizers (ou tapas), par la mer (pour le poisson), sur la terre (pour la viande) et after pour les desserts.

Une lecture des menus s’impose (avec ce qu’on vous met dans la vue rien qu’en déco, en vocabulaire et ce qu’on vous promet en sensations gustatives) accrochez-vous, c’est du lourd (sémantiquement parlant car au minimum il faut 10 mots pour énoncer un plat). S’il y a des mots que vous ne comprenez pas : c’est normal ! Je dirais même c’est fait pour...mais j’ai commenté et traduit.

Précisions : j’ai fait un copier-coller des menus sans utiliser la correction orthographique, pour laisser les plats dans leur “jus”.

undefinedApetizers (entrées, hors-d’oeuvre, mises en bouche, tapas 100 balles...)

Pisaladière aux oignons rouges, olives kalamata, caille confite, choucroute et saucisson en garniture (pouah ! / olives kalamata = variété d’olives noires)

Salade de pousses de maïs, pieuvre marinée, pétoncle marinée et poêlée, émulsion au vinaigre de coquelicot  (re-pouah !)

Gratiné de scamorza aux aubergines grillées et tomates séchées  (scamorza = cousine de la mozzarella)

Sashimi de thon rouge en écailles de noix de cajou, sauce aigre-douce à la citronnelle  (y’en a encore qui mettent du thon rouge au menu ? Et tout ce baratin pour un sushi, j’vous jure...)

Rouleau de radis noir aux crevettes grises et menthe fraîche, yaourt et raifort  (le radis noir doit faire partie de ses fameux légumes zoubliés...)

Velouté de topinambours, chantilly de bacon (soupe au lard ?)

Mille-feuilles de tomates mozarella et ses pop-corn (c’est pour faire joli ? Notez un "Z" à mozza... comme dans Zorro)

Oeufs défaits, à la truffe noire du périgord, comme à la ferme (??? une omelette  aux champignons ???)

Velouté de topinambourg, à la truffe noire du périgord ( à 39 euros la soupe, ils peuvent bien ajouter un G à topinambour...)

Les coquilles saint-jacques cloutées de truffes au beurre de cuisson (si j’avais un marteau...)

Ravioles de légumes oubliés cuits dans un bouillon aromatisé d'herbes fraîches (qu’est-ce qu’ils ont tous avec leurs légumes oubliés...)

Velouté de panais aux escargots cappuccino de persil plat (ah ! Salut les légumes oubliés)

undefinedOeuf coque " sans coque ", écrevisses et sot l'y laisse flanquée de champignons d'automne (oeuf coque sans coque ? oeuf au plat ? oeuf en cocotte ? oeuf déstructuré ?)

Crémeux de crustacés et panais, escargots et langoustines cappuccino de persil plat (oui, oui du persil dans du lait et puis une fois qu’il est mixé, qu’il soit plat ou frisé...)

Cappuccino de langoustine au shiso (plante aromatique japonaise)

Fettuccine sautés aux scampi, jeunes pousses, shiitake et senteurs d’argan  (shiitake = champignon / argan = huile très très très à la mode, en massage aussi)

Risotto à la ratatouille miniature, poivrons rôtis, rondelles de chèvre à la persillade (ratatouille miniature ? servie à la loupe ?)



undefinedLa mer (poissons, coquillages et crustacés...sur la plage abandonnée)

Filet de vivaneau farci au crabe, tombée de poireau, bisque de crabe et poisson à l’esturgeon fumé  (le vivaneau ça a la même gueule que le rouget / tombée de poireau ? ça me rappelle Chandelin avec un poireau qui s’était barré dans l’escalier hahaha)

Brochette de St Jacques, sirop de lime et spaghetti de légumes  (lime = citron vert in ingliche, non paske.../un seul spaghetti ? spaghetto alors...)

Tartare de lotte, mangues et concombres à l’huile de sésame et coriandre (ouch !)

undefinedSteak de thon grillé aux agrumes, tempura de banane et galette de pommes de terre  à l’huile de palme (tempura = sorte de nem cuit dans un bouillon / entre nous l’huile de palme ça n’a aucun goût vu que les industriels en collent partout dans leurs plats préparés)

Risotto de petits-pois et basilic. Panga à la plancha (poisson d’élevage pô cher, 2€ les 6 filets...mais Panga ça fait plus chic que morue)

Dos de cabillaud en papillote de chou émincé épicé au cumin d’Agadir, wok de légumes et shitake (encore un champignon exotique...Et du cumin marocain qui est  un faux anis - l’original se trouvant en Iran mais bon par les temps qui courent...)

undefinedLe sandre de loire, cuisiné sortant de l'eau, beaux légumes, velouté au chardonnay (j’adore ce genre de précisions : sortant de l’eau. Il saute direct’ dans la gamelle !)

Le saumon rosé et fondant, tagliatelles de concombre au raifort (tagliatelles = concombre épluché sur la longueur avec un économe,  fastoche !)

Poisson du marché cuisiné à l'humeur (houlà !)

Vapeur de cabillaud à la citronnelle soupe thaï au curry et lait de noix de coco (toujours inverser les mots pour faire plus chic parce “cabillaud à la vapeur” toute de suite ça fait lourdingue non ?)

Levée de sandre juste poêlé, jus aux sucs de raisin étuvée de blette à la moelle (comprendre levée comme filet )

undefinedLa terre (veaux, vaches, cochons...)

Gnocchis au bœuf mariné à la papaye, merguez, rapinis, portobello grillé  (rapinis = brocolis italien. Portobello : grand champignon ou marque de jeans)      

Braisé de wapiti, raviolis au bœuf, sauté de champignons, croûton de pain à l’huile de truffe (wapiti = élan d’Amérique, gros cerf)
                                                                                                                                  
Jarret de sanglier enroulé de prosciutto, fèves géantes et artichauts en garniture, jus de cochon aromatisé aux herbes  (la ratatouille est miniature mais les fèves sont géantes !)                                                                                                                         

Filet de boeuf, frites au couteau (steak frites ?)

Hachis de vitelotte, parmentier au confit de canard (hachis parmentier au confit de canard avec des patates violettes !)

undefinedBurger de rognon déstructuré au foie gras, poêlé des bois (copeaux de champignons huhuhu)

Noix d’entrecôte grillée, béarnaise, pommes sautées à la sarladaise (ben tiens qu’est-ce que ça fout là ça ?)

Filet d’autruche au curry vert et crème de coco, nouilles sautées aux lychees (re-ouch)

Le suprême de pintadeau, truffé, hachis parmentier de ris de veau et foie gras, vrai jus (vrai jus de quoi ?)

Le pigeon impérial de fez, en ''bastilla'' et abricot moelleux (en pastilla peut-être ?)

undefinedPoitrine de porc fermier cuite longuement, au caviar d'aquitaine, mousseline de pommes de terre jus de cochon  (du lard au caviar et une p’tite purée hanhan...)

Cochon de lait en terrine rustique quelques condiments (pâté de tête et cornichons ?)

Pot au feu de volaille du chevillais, légumes du moment à la moelle en croque de sel (chevillais, de Chevilly dans le neuf-quatre)

Canon de biche à la figue rôtie  trois mousselines de l’automne jus au vin chaud (comprendre purée de champignons/châtaignes et sauce au vin, mais sauce ça fait ringard)

Belle poitrine de volaille contisée au beurre de truffe gros cannelloni d’herbes  fraîches vrai velouté perlé à la truffe (du verbe contiser = faire des incisions... pfff )

undefined
Volaille fermière cuite à basse température cappuccino de brocolis
(le cappuccino à tous les parfums !)

Suprême de pigeon mi-fumé, sa cuisse farcie de béatilles gourmande jus perlé au café vert (béatilles = abattis de volaille, crête de coq, coeur de coq.... artichauts, pistaches bref garniture. Jus perlé : bouillon avec des yeux, du gras quoi ! Comme le bouillon de chez Mémé!)






undefinedLes afters (desserts)

Soupe d’agrumes, pain d’épices plein d’épices, peu grillé en crumble (pfff...)


Blanc monté au
thé matcha, crème anglaise à la violette (Blanc quoi ? Fromage blanc ? Blanc d’oeuf ? au thé vert en poudre)

La crêpe gourmande au Nutella, banane et chantilly (Un peu classique non ? Etait-il nécessaire d’ajouter gourmande ? C’est plutôt la crêpe de la grosse gourmande hein ? )

Gaspacho de tomates et sa glace au pain d’épices (y’a du rabais sur le pain d’épices en ce moment ?)
  
Duo de mousses chocolat noir et chocolat blanc au café, croustillant aux amandes (on dit duo pour 2, trilogie ou triptyque pour 3)

Parfait glacé au citron vert, mousse jivara et gingembre confit (jivara = chocolat, prononcez rivara, rien que pour les emm...)

undefinedCrème renversée à tomber par terre et mousse au chocolat ''merci maman'', sablé (quand l’humour s’en mêle...)

Nage d'ananas au poivron rouge, infusée au macis (macis = noix de muscade)

Dacquoise pistache et crème légère au chocolat blanc sorbet framboise et betterave (dacquoise = biscuit sec et pas cher, la betterave non plus d’ailleurs)

Délice chocolat caramel, tuile au grué de cacao (grué = 100% fève de cacao)

Cubisme à la réglisse sorbet betterave  (what ?)

Tarte tiède aux pommes déstructurées cuites 10 heures sorbet au fromage blanc (si ça se trouve, c’est une tarte tatin hinhinhin)

Barre chocolatée au combava rafraîchie d’une glace chocolat blanc (combava = agrume ressemblant à s’y méprendre au citron vert -voir lime-)


undefinedCafé et l’addition !


Des oeufs déstructures aux légumes oubliés (plus pour longtemps), du croustillant de foie gras au craquant d’amande, de l’ananas clouté au légèrement safrané le tout accompagné d’un article possessif : SON  jus, SA tuile, SES petits condiments et SA note salée (vous l’attendiez celle-là ?), je crois que nous avons fait à peu près le tour des tables. Et oui car pas moins de 20 euros par plat... Je vous laisse juges...

Et avec ça qu’est-ce qu’on boit ? Pas mal de vins étrangers et  surtout vu la complexité des arômes et saveurs,  le sommelier saura vous conseiller le vin au verre. A 5 € le ballon (un simple rouge de Loire), vous risquez le découvert avant d’être pompette (65 francs les deux verres ! me souffle-t’on dans l’oreillette).

Et vous, vous en pensez quoi ? Parce que moi, ça m’a super ouvert l’appétit alors ce midi, la food c’est : le tranché de cochon et son écrasé de pomme de terre (jambon-purée quoi !).

épine noire

Toutes les illustrations viennent du site http://www.worth1000.com/


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commentaires

É
Je ne ferais pas de pub... Il s'agit en fait d'un mix de différents lieux et cartes (du gastronomique réputé au lounge fashion Paris-Province). Mais effectivement, ça existe !
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T
Où c'est-y que ça se trouve un tel lieu ? iL Y A QUAND MËME DES CHOSES POUR LE MOINS ETRANGEOÎDALES.( le i tréma en majuscule, je ne sais pas faire!).
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É
Il y a quand même certains plats que je n'oserais pas affronter (voir pouah ! et re-pouah !).
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E
Très drôle. C'est vrai que nos amis restaurateurs se la ouèdjent parfois un brin. Mais avec une bonne traductrice comme vous, on devrait pouvoir affronter la modernité.
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